Vous l’aimez comment, la douche ? Chaude..!

Sous la doucheAu réveil, après une première nuit comme celle que je vous ai décrite, la réalité s’installe. Fini le rêve éveillé, retour au jour. Alors que la nuit permet de se cacher derrière son mystère, la lumière du soleil ne laisse pas d’ombre où se réfugier. Il faut faire face à soi, à son propre désir, à son propre plaisir, à son ressenti, à cet amant qu’on découvre les yeux encore endormis. Retour de la salle de bain. Il est couché, je suis nue. En arrivant dans la pièce, je ne peux m’empêcher de sourire : Julia Roberts n’aurait pas fait mieux. Un instant où tout peut chavirer ; un regard qui dit tout et risque de balayer d’un coup sec les heures qui viennent de s’écouler ; un premier mot qui donnera le ton et pourra décider de la tournure que prendront les choses. Que dire ? Comment s’éveiller l’un à l’autre ? L’exercice est périlleux. Le naturel l’option la plus simple et spontanée… « Bonjour, jeune homme… » Trois mots. Trois simples mots qui donnent le ton… Lorsqu’un sourire émerge d’entre les draps, la respiration reprend. L’image de la salope bas de gamme, de la fille facile qui se laisse éblouir s’évanouit d’un coup. Et c’est la complicité qui reprend ses droits. Cette complicité toute neuve qui a résisté aux rayons qui inondent la chambre… Nos deux corps se rapprochent invariablement, magnétiques, fiévreux. Sur le sol, les traces de l’érotisme qui a teinté notre nuit : éparpillés au pied du lit, les préservatifs que nous avons dû réclamer au service d’étage, tant cet épisode était imprévu. En les apercevant, un fou-rire se déclenche au souvenir de ce moment où il a fallu appeler pour demander des préservatifs, l’instant de gêne quand on a frappé à la porte pour nous livrer une petite enveloppe, l’éclat irrésistible lorsqu’il a fallu rappeler – quel manque de générosité ! – et rouvrir la porte… Gourmandise, quand tu nous tiens… Peu importe, finalement, le désir est plus fort que le rire, ou alors s’entremêlent-ils pour augmenter le plaisir..? Nos lèvres s’embrassent tandis que nos corps s’embrasent. Dans ma tête, un morceau passe en boucle, rythmant nos ébats. Ce morceau, des mois après, me poursuit encore, rappelant à moi des images classées X. Mon amant nouveau qui effleure ma peau, goûte mon sexe, l’aspire, le titille, sa langue qui s’introduit en moi comme si elle connaissait le chemin par cœur, se posant au gré de ses envies, au gré de mes soupirs, tandis que ses mains englobent mes seins, se promènent le long de mon corps, avant de se diriger vers mon entrejambe. Alors que nos vies nous rattrapent, que la perspective de se séparer, de quitter ce cocon dédié à nos seuls plaisirs se fait plus forte, nous nous dirigeons vers la douche. C’est extrêmement personnel, une douche, c’est un moment à part, celui où on se retrouve face à soi-même. Là, nous sommes face à l’autre. L’irrésistible attraction continue et nous nous retrouvons enlacés. La sensualité de l’eau qui coule sur nos corps s’ajoute aux épisodes de la nuit. L’eau ruisselle sur nos corps qui poursuivent leur découverte l’un de l’autre. Rien n’est plus torride que de sentir la peau de l’autre glisser contre la sienne. Deux corps qui s’apprennent, s’amadouent, comme pour mieux retenir les sensations de l’obscurité, les prolonger indéfiniment… Les images qui se succèdent dans ma tête me plongent dans des songes érotiques, me perdent dans un dédale de luxure et de sensations inédites. Je ne peux me détacher de cette fontaine inattendue, comme si j’avais atteint un état qui m’avait jusque-là été refusé. La nuit m’a ouvert les portes d’un univers qui semble s’étendre bien au-delà de ce qui s’est passé. Et tout à coup une angoisse s’insinue en moi : et si je ne le revoyais plus… Jamais..? Une pulsion me propulse vers lui : j’ai faim de son sexe, de sa langue, de ses doigts qui font couler mon plaisir en déclenchant des orgasmes auxquels je n’étais pas préparée. Je veux combler le vide à venir, m’imprégner de son parfum, de ses gestes, de son goût. Sa peau ruisselante m’invite à l’enlacer de plus belle, à me perdre dans la pluie qui nous inonde pour mieux m’abandonner à lui… Une douche chaude, brûlante, sulfureuse…

fév 19, 2015 | Posted by in Chuchotements... | 0 comments

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