Goûter coquin

Comment expliquer l’état dans lequel j’ai passé ce début de journée après un petit déjeuner caliente..? Mon rendez-vous chez un client n’a été qu’une longue souffrance : je ne pouvais m’empêcher de repenser aux scènes du matin, aux secousses animant mon corps à chaque effleurement, à la fièvre qui s’était emparée de moi. Une fois de plus, mes pensées n’étaient pas là où elles auraient dû être, et mon esprit poursuivait ses errances sensuelles. Impossible de me concentrer, malgré mes efforts. De retour chez moi, j’ai continué à gamberger jusqu’à ce message me proposant de poursuivre les activités du matin par un goûter coquin.

Inutile de préciser que je n’ai pas réfléchi un instant avant d’accepter cette proposition qui, certes, n’allait pas m’aider à travailler, mais qui au moins apaiserait mon excitation.

Voilà l’amant de retour, avec des macarons pour l’accompagner. Ah, les macarons… ils nous suivaient depuis le début, cette nuit improbable et magique passée dans une suite avec vue sur la Tour Eiffel… A peine le temps d’en grignoter un que nos corps se sont inexorablement rapprochés, attirés comme deux aimants, vibrant de sexualité. Il m’est encore difficile, des mois après, d’oublier ce sentiment d’abandon teinté de confiance accompagnant ce moment. C’était comme si le manque s’était installé en à peine quelques heures, un manque insatiable, que seules nos étreintes pouvaient apaiser.

Une fois de plus, il est entré en moi comme en terrain conquis. Mon corps l’accueillait, s’ouvrant à lui, son sexe était la clé de mes désirs, de mes plaisirs, m’ouvrant à un monde nouveau. J’en avais connu quelques-uns, des amants, mais jamais comme celui-ci. Une telle complicité pourtant si jeune, une complémentarité immédiate, deux corps qui s’emboîtent à l’infini… Et puis la surprise : se retrouver là, laissant de côté nos vies trépidantes, prenantes, exigeantes. Oublier la réalité pour se confondre dans une sexualité qui se promettait déjà sans limite ou presque…

Je me souviens d’une angoisse naissante. Celle de ne plus pouvoir me contrôler, de me laisser aller totalement, moi qui avais tendance à rester sur mes gardes, à ne pas m’offrir complètement. Dans les bras de cet homme-là, tout pouvait arriver, rien ne me faisait plus peur, les possibilités se démultipliaient. Je n’osais imaginer la suite. Quand tout arrive si vite, le vertige vous envahit, une espèce de fébrilité si intense que vos pieds ne touchent plus terre.

Dans un coin de ma tête, des images se bousculaient : je voyais des bribes érotiques d’une intensité rare. Des images parfois à la limite d’une pornographie que d’aucuns pourraient qualifier de borderline apparaissaient par flash. Tout à coup, mes fantasmes les plus secrets me revenaient en tête et la perspective de les réaliser avec cet homme me faisait mouiller de plus belle sous ses doigts agiles. Plus il me lutinait, plus je perdais tout sens de la retenue, sans pour autant le lui dévoiler. Je nous imaginais dans des positions variées, dans des situations hautement sexuelles, utilisant des cordes ou des jouets, parfois même avec des gens autour de nous.

Je n’ai jamais été prude, mais de là à avouer vouloir transgresser certaines règles, des règles qui n’engagent finalement que ceux qui les écrivent, me perturbait quelque peu. J’avais pourtant envie qu’il me brutalise gentiment, qu’il me prenne de force – ou presque, tout jeu se doit d’en rester un -, qu’il m’attache et me bande les yeux, qu’il claque mes fesses avant de les embrasser, qu’il entre en moi en pesant de tout son poids sur mon corps allongé, face au matelas, me tenant fermement les poignets pendant qu’il m’embrasse dans le cou. Ces images ne faisaient qu’intensifier mon plaisir, me laissant essoufflée.

Ce type d’image n’est possible, en étant dans les bras d’un homme, qu’en sentant qu’il partage les mêmes envies. Le fantasme, lorsqu’il n’est pas partagé, s’efface sous les caresses. Alors que les caresses que je recevais ne faisaient qu’augmenter mon désir. Des caresses redoutables d’efficacité. Au bout de plusieurs orgasmes, il dut partir, déchirement aussi intense que nos ébats. Quand on goûte à un plaisir qui en promet d’autres, on a du mal à s’en défaire… Jusqu’à la prochaine fois…

 

avr 27, 2015 | Posted by in Chuchotements... | 0 comments

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