Champagne et entraîneuses

Bordeaux est une ville sexuellement décomplexée : la plus grand concentration de clubs échangistes au kilomètre carré (ou par habitant, c’est selon). Malgré tout, il est difficile d’y trouver un simple club de danse, chic, élégant, comme le Secret Square parisien. De jolies filles qui pratiquent pole dance et table dance, sans jamais avoir de geste déplacé avec les clients qui, eux, sont contraints de garder leurs mains sur le fauteuil s’ils ne veulent pas se faire remettre à leur place.

Alors que nous cherchions un lieu de ce type pour notre dernière soirée bordelaise, la tâche s’est avérée plus difficile que prévue. Internet ne nous était pas d’un grand secours, le patron du charmant restaurant où nous dînions non plus. Finalement, c’est une amie qui nous indiqua un cabaret devant lequel elle passait chaque jour en rentrant chez elle. Ni une, ni deux, nous nous sommes dirigés dans la direction de ce lieu qui nous réservait quelques surprises…

En arrivant, la tenancière des lieux s’étonna de nous voir : un homme, deux femmes, pas le genre de la maison. « Vous savez où vous êtes ? » « Oui, nous sommes venus exprès ». Si seulement nous avions vraiment su…

L’intérieur était kitschissime, vieux bar à champagne désuet, décoration passée, filles fanées. Les danseuses étaient trois, toutes aussi fades les unes que les autres, sans classe, vulgaires. La fraîcheur de la plus jeune semblait déjà prête à s’effacer devant ses espoirs de chirurgie esthétique qui la ferait ressembler à une poupée Barbie.

Nous avons décidé de jouer le jeu, prenant une coupe de champagne chacun. Les filles tournaient autour de l’amant sans retenue, espérant probablement l’entraîner vers des occupations plus intimes. Je les regardai, me demandant jusqu’où elles seraient prêtes à aller. L’une d’entre elles nous fit visiter les sous-sol, à mon amie et moi, tandis que les deux autres discutaient avec l’amant. Un sous-sol qui sentait le renfermé, l’humidité, peu engageant pour la bagatelle…

De retour au bar, je trouvai les deux danseuses entourant l’amant. Pique de jalousie contenue. Je ne pouvais rien dire : c’était le principe du lieu. Puis, elles se mirent à se provoquer mutuellement, la tenancière de ce bordel non officiel an ajoutant de son côté jusqu’à ce que l’une se décide à danser. Maladroite, ses mouvements étaient un peu brusques, sans aucune sensualité, ajoutant au grotesque de la situation. De leur côté, les autres la relançaient, lui enjoignant de faire tomber le haut. Elle finir par céder et se retrouva seins nus.

C’est à ce moment que nous décidâmes de quitter les lieux, non sans que l’amant paie une addition plus que salée pour quelques coupes et une mauvaise danse…

De retour à l’hôtel, alors que la soirée n’avait pas été des plus excitantes, l’amant et moi commençâmes par une partie de billard. Comme la veille, je le battais avant de lui rappeler qu’il avait un train aux aurores et que j’entendais bien profiter de lui avant. Aussitôt, nous montâmes à la chambre, empressés de rattraper le manque d’extravagance de notre virée dans un bar à entraîneuses…

Lentement, il me déshabilla. Retirant d’abord ma robe, puis mon soutien-gorge et enfin mon string, un joli tanga qu’il m’avait offert lors de notre premier weekend. Il passa ses mains sur mon corps, le caressant avec légèreté, le frôlant presque. Alors que d’autres auraient voulu se jeter dans la luxure, l’amant prit son temps. Il me regardait avec attention, je voyais la fièvre dans ses yeux tandis qu’il se collait à moi pour m’embrasser à pleine bouche.

Puis il descendit, déplaçant ses baisers dans mon cou, puis sur mes seins, mon ventre, mes cuisses, avant de remonter jusqu’à mon sexe humide. Ses baisers me donnaient la chair de poule, l’attente me faisait frissonner. Mon désir éveillé par l’atmosphère étrange du bar grandissait au fur et à mesure que l’amant s’occupait de moi avec tendresse. Une tendresse qui tranchait avec nos ébats fougueux de la veille.

Il entreprit alors de mettre l’anneau que je lui avais acheté durant l’après-midi. Un cock ring qui s’avéra difficile à enfiler tant le sexe de l’amant était large. J’avais effectivement fait des emplettes, dénichant un sex shop en plein cœur de la ville. J’y avais regardé les cages de chasteté, mais ne m’imaginais pas en acheter une sans que l’amant la choisisse. L’anneau semblait un bon compromis. De son côté, mon amie m’avait conseillé un gel lubrifiant qu’elle qualifiait d’extraordinaire…

Arborant fièrement son cock ring, l’amant sortit le Fairy et l’appuya sur mon clitoris tout en insérant deux doigts, puis trois en mois. Trois doigts qui me massaient de l’intérieur, lentement, méticuleusement, caressant mon point G jusqu’à la limite de l’orgasme avant de relâcher leur pression. L’effet, combiné à l’action du Fairy, était intense. Je gémissais discrètement pour ne pas troubler le moment. Nous n’en étions pas arrivés à la fureur habituelle, je devais me retenir, ne pas succomber tout de suite, l’attendre…

Reposant le Fairy, il se posa entre mes cuisses, reprenant ses baisers sur mes lèvres. Me regardant droit dans les yeux, il me pénétra lentement afin que je sente son sexe investir le mien. Ses mouvements contrôlés trahissaient son désir, son sexe bandait fort en moi, dressé, vigoureux. Je le sentais butter au fond de ma chatte, tandis que son pubis frottait mon clitoris gonflé. Il me fit l’amour comme au premier jour : attentif, attentionné, d’une tendresse infinie…

Alors que nous étions proches d’un orgasme partagé, il se retira, me laissant avec une sensation de vide immense. Toujours les yeux rivés sur moi, il remit ses doigts dans ma chatte. Je savais ce qui allait suivre. Il avait décidé de me faire pleuvoir, d’inonder les draps avant de récupérer quelques heures puis d’aller prendre son train. Il savait y faire… En quelques secondes à peine, ses doigts déclenchèrent une source intarissable. Pour intensifier l’effet, il sortit le gel et le fit couler sur moi. La fraîcheur me surprit, mais rapidement il reprit le chemin de mon sexe. D’une main, il me fouillait, de l’autre il tenait le Fairy qu’i avait réapparu.

Mon corps ne tarda pas à s’agiter, vibrant au rythme du Fairy, se contractant pour tenter de résister à une jouissance prolongée. Les femmes ont une certaine capacité à enchaîner des orgasmes longs. Cette capacité est décuplée chez moi. Je peux jouir sans arrêt pendant un long moment. Au début, c’est agréable, puis l’intensité se prolonge et l’orgasme en devient presque douloureux. Lorsque ça arrive, je ne peux plus me retenir, je perds tout contrôle, je suis incapable de maîtriser mes mouvements, mes paroles, mon désir.

Pour ajouter à mon trouble, l’amant me pressa une narine pendant que j’inspirais fortement de l’autre, sous laquelle il avait glissé le flacon de poppers. Mon esprit s’embruma d’un coup, je me mis à voir des éventails violets comme dans un kaléidoscope. Pendant ce temps, les doigts de l’amant déclenchaient une pluie merveilleuse : de ma chatte coulait ce que certaines tribus anciennes considéraient être un élixir de vie. L’amant en profita – les hommes sont parfois sournois – pour glisser de nouveau un doigt dans mon cul. Le gel avait coulé et facilitait l’introduction interdite. Mes pensées s’emmêlaient : les « encore » s’entrecoupaient de « non » auquel l’amant ne prêtait aucune attention. Ce seul doigt me perturbait, je ne savais plus si je devais lui demander d’arrêter ou de continuer, tant je jouissais par sous les pressions de ses autres doigts.

Je finis par demander grâce : l’intensité de l’orgasme m’avait épuisée et je ne pouvais plus supporter le moindre frôlement. L’amant me libéra, me prit dans ses bras et je m’endormis blottie contre lui.

oct 7, 2015 | Posted by in Chuchotements... | 1 comment

Comments (One Response)

  1. Il y a 100 ans, les hommes passaient une soiree au bordel, maintenant, c’est dans les bars a champagne .

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