La fontaine du Shangri-La

La fontaine du Shangri-LaTout a commencé le premier jour de l’été. Une journée qui aurait pu être comme les autres mais a libéré et dévoilé des ressources, des attentes, des possibilités inattendues. Une soirée inspirante qui a révélé des secrets qui n’allaient que s’étendre… Une nuit chargée de promesses et de perspectives que d’autres auraient pu fuir. Je ne l’ai pas fait…

Dès que je l’ai aperçu, j’ai réalisé que je n’aurais pas droit au même baratin que d’habitude. Il ne ressemblait en rien à mes amants précédents. Une dégaine de geek, une allure de prince. Mélange étonnant… Sa provocation constante m’a rapidement amusée, de même que ses positions sur le sexe. Oui, à peine rencontrés, nous avons parlé sexe. Avec un gimmick : le gode-ceinture. Cette idée n’est pas sortie de nulle part : quel que soit l’homme qui me parle de sodomie, même en plaisantant, je lui conseille de commencer par y avoir recours lui aussi. Tout le monde autour de nous entendait cette conversation, le serveur a été interpellé pour savoir ce qu’il en pensait. Imaginez sa tête…

La fin d’après-midi s’est écoulée, puis la soirée. Nous parlions sans cesse, comme si nous nous connaissions depuis toujours. Cette simplicité, cette facilité à échanger ensemble… J’avais l’impression d’être dans un rêve éveillé. Cette complicité nouvelle l’a même mené jusqu’à me faire une demande en mariage en plein milieu de la terrasse !

Puis nous sommes rentrés au bar : le fond de l’air se faisait frais. Il a suffit d’un cocktail pour que l’envie lui vienne de voir la Tour Eiffel. Je lui proposai de descendre l’avenue, il n’avait pas envie de marcher mais prit une suite, pour fêter le fait que j’aie dit oui…

Et nous voilà face à la Tour Eiffel, sirotant nos cocktails, une bouteille de champagne apportée par le service d’étage…

Je n’étais pas à l’aise : j’avais l’impression de vivre un rêve, mais je ne suis pas de ces filles qui se laissent séduire par une suite dans un palace. Une simple crêperie me suffit. Et là… J’étais Pretty Woman, le conte de fées dont rêves les princesses modernes. Me refuser a été dur, trop, allongée sur un fauteuil, lui entre mes cuisses, je n’aspirais qu’à me laisser aller. Ses baisers dans mon cou, ses mains sur ma peau… Dire non, penser oui, m’échapper, vouloir me perdre dans ses bras… Je ne savais plus ce que je voulais. Quand il ma proposé de partir, puisque nous avions vu la dame de fer, j’ai répondu qu’il fallait au moins faire du trampoline sur le lit, une bataille d’oreillers… tout pour ne pas me séparer de cet homme qui, déjà, avait un certain pouvoir sur moi. Je ne comprenais pas, j’étais attirée par son regard, sa nonchalance…

Et j’ai succombé sous ses baisers. Ses mains sur mon corps tendu, sa bouche sur la mienne, puis dans mon cou, sur mes seins, mon ventre, pour arriver à mon sexe. Sa langue à la fois douce et insistante… Une vague de sensualité m’a envahie. Je me laissai aller, quitte à ne plus le revoir, à ce qu’il me prenne pour l’une de ces chercheuses d’or qui écument les palaces. Je me perdais dans ses caresses, l’excitation montant inexorablement, mon souffle se faisant court, mon esprit vagabondant vers des fantasmes endormis.

C’est alors qu’il a glissé un doigt en moi. Puis un autre. J’ai ressenti comme une décharge, une vague de chaleur envahir mon corps. Une sensation que je n’avais pas ressentie depuis longtemps. Il me caressait de l’intérieur, m’explorait avec tendresse, impétuosité parfois. Il me visitait, s’appropriait les lieux, s’appropriait ma chatte, comme on apprivoise un animal. Il était devenu maître de mon corps, de mes envies, de mes désirs, m’empêchant de réagir autrement qu’avec des soupirs de plaisir.

Tout à coup, ce fut l’ivresse, une explosion intérieure. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivais. Un tel plaisir, un tel abandon, avec un inconnu, un homme que je ne connaissais pas quelques heures auparavant… C’était délicieux, je me livrais à lui, il me possédait. Une jouissance incroyable s’est emparée de moi. Etait-ce ses doigts, ses baisers, la situation..? J’ai jailli. Les draps s’en sont retrouvés trempés.

Cela ne m’était jamais arrivé. Je connaissais le phénomène par ouï-dire, je m’y étais intéressé, mais jamais auparavant je n’en avais fait l’expérience. Une perte de contrôle totale, livrée à ces doigts qui exploraient mon intimité pour mieux entretenir un orgasme qui semblait ne plus pouvoir s’arrêter, un plaisir infini qui se manifestait à chaque déplacement subtil en moi. Cet inconnu me connaissait mieux que moi-même, magicien libérant un fluide vénéré par certaines civilisations.

Cette première nuit a été le début d’une histoire incroyable qui devait me faire découvrir de nouveaux horizons sexuels, m’ouvrir à des pratiques auxquelles je n’aurais jamais cru m’adonner, m’abandonner. Ces pratiques que d’aucuns qualifieraient de déviantes n’ont été qu’une source de surprises et d’intensité sans cesse renouvelée. Une première nuit révélant deux corps étrangers l’un à l’autre, deux corps qui ne se connaissaient pas mais se reconnaissaient. Une aventure sexuelle et sensuelle que je vais vous chuchoter à l’oreille…

 

fév 5, 2015 | Posted by in Chuchotements... | 1 comment

Comments (One Response)

  1. […] pleuvoir ». Oui, je pleus, j’inonde, je coule… Comme je vous l’ai dit, cet amant m’a libérée en révélant ma nature profonde : la jouissance d’une fontaine, solution secrète à la […]

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