Attache-moi…

Oui, je sais : voilà des semaines que j’ai laissé cette histoire en suspens… La trêve estivale y est probablement pour beaucoup… L’esprit ailleurs encore plus… Que voulez-vous : si le cœur n’y est pas, le récit n’en vaut pas la peine…

Reprenons donc là où nous nous étions étions arrêtés, bien qu’il ne soit pas improbable que je digresse une fois de plus pour chahuter le fil de l’histoire.

Nous sommes donc rentrés, l’amant et moi, d’un weekend à la température élevée bien que la météo n’ait pas été de la partie. Tous deux éreintés par nos ébats, le retour n’en fut que plus difficile et chacun se retrouva au lit, seul cette fois, avec pour unique compagnie une bonne poussée de fièvre, pas sexuelle, cette fois-ci. Les échanges de messages n’en furent que plus chauds, piqués d’un certain abandon de la mise en forme : la fatigue aidant, nous allions plus facilement droit au but. Les tabous s’estompent facilement avec la tête en coton…

Ces échanges n’ont fait qu’attiser notre envie de nous revoir, ce qui prit tout de même plusieurs jours. Les retrouvailles furent muy caliente. Lovés sur mon lit après avoir fait l’amour des heures durant le premier après-midi où nos forces nous ont été rendues, nous avons commencé à parler de nos fantasmes. Qu’aurions-nous voulu faire, essayer ensemble ? Quels étaient nos désirs inavoués ? Quel serait notre prochain délire sexuel ?

Pour une fois, ce fut moi qui me lançai. Depuis longtemps, j’étais attirée par une pratique qui demande une certaine maîtrise, mais surtout une grande confiance en son partenaire : le bondage. Me retrouver attachée, mais pas seulement… Adepte des menottes, je leur préfère les liens : rubans, ceintures de peignoir, foulards… Mais le bondage, l’art de nouer des cordes, de lier le corps, de le soumettre sans force… Rien que d’y penser, j’en ai des frissons…

Je fis donc part de mon désir à l’amant qui l’accueillit non sans quelque surprise… Il n’avait jamais pratiqué mais n’était pas contre, bien au contraire. Désireux de jouer un peu plus encore, il releva le défi. Nous ne le savions pas encore, mais dès le lendemain un événement nous permettrait enfin de vivre nos ébats sans contrainte de temps. En effet, l’amant allait s’installer pour quelque temps chez moi. Nous pourrions enfin partager nos nuits et plus seulement nos jours, sans nous soucier de rien d’autre.

C’est une chose étrange que de découvrir l’autre au quotidien, c’en est une bien plus étrange encore de découvrir un désir permanent, une envie de s’emboîter qui se réveille à chaque effleurement, de sentir la peau de l’autre, si proche, sans entrave, de s’éveiller le corps brûlant, sans la sensation de devoir se presser… L’arrivée de l’amant dans mon nid transforma notre relation, la rendant plus intense encore alors que nous aurions pu redouter l’inverse.

Il ne nous fallut pas beaucoup de temps pour aller faire un tour du côté de Pigalle afin d’acheter le matériel nécessaire à la réalisation de mon fantasme. Nous avons donc acheté des cordes – roses – et deux livres pour nous guider dans la découverte de l’art du bondage. Notre séance de shopping fut un moment hautement érotique à part entière. Je m’imaginais entre ses mains agiles, les liens se resserrant peu à peu autour de mon corps, immobilisant mes jambes, mes bras, comprimant mes seins et mes fesses, la corde mordant délicatement la peau dans une sensation de légère douleur extrêmement excitante…

J’avais peine à ne pas montrer mon impatience. Je bouillais de m’abandonner, bien qu’une légère appréhension s’immisce dans mon esprit. Et s’il m’attachait pour me laisser ? S’il ne s’arrêtait pas à ma demande ? S’il profitait de sa position dominante pour obtenir ce que je refusais de lui donner ? Si le jeu n’en était plus un..? De vagues souvenirs enfouis profondément en moi surgissais du passé, noircissant le tableau. Pourtant, quand je le regardais, ne ne voyais que douceur, tendresse et passion. Son regard me rassurait, suffisamment pour imaginer me laisser aller et ne pas céder à la panique de ne plus rien contrôler.

Nous rentrâmes et il entreprit de me ligoter dans les règles de l’art. Allongée nue sur le lit, offerte, à sa merci, je le regardai dérouler les mètres de corde qui allaient lui permettre de constituer sa première oeuvre. Une oeuvre dont j’étais le matériau de base, malléable à souhait, un jouet entre les mains de son concepteur…

Il commença par lire quelques pages des livres que nous avions achetés, pour trouver l’inspiration, découvrir les bases. Lentement, il commença à nouer les liens. Les cordes semblaient le guider et se placer d’elles-mêmes sur mon corps abandonné. Je n’offrais aucune résistance, hypnotisée par l’amant dextre, paniquée et subjuguée à la fois. Le désir montait à chaque caresse de la corde sur ma peau frémissante.

La tête me tournait. J’essayais de cacher mon émoi, mais je ne pouvais contrôler mon corps. Ce fut ma chatte qui me trahit : l’excitation ne pouvait être contenue plus longtemps en moi et la cyprine se mit à couler doucement. Pas une inondation comme lorsque l’amant introduisait ses doigts en moi, mais un petit ruisseau faisant briller mon sexe sous la lumière tamisée. La peur avait fini par céder au désir et je ne pouvais réprimer quelques mouvements vers l’amant. Imperturbable, il poursuivait son travail, appliqué. Mais mon excitation – ou sa réalisation – ne le laissait pas de marbre. Dès lors qu’il eut noué le dernier nœud, il approcha ses lèvres de miennes tout en glissant ses doigts dans ma fente ruisselante.

Je sentais son sexe dressé contre ma cuisse tandis qu’il me fouillait de l’intérieur. Je ne pouvais que me laisser aller à mes gémissements, incapable de faire un mouvement, immobilisée par les cordes qui se tendaient de plus belle si j’essayais de m’en défaire. En même temps, je n’avais pas la moindre envie de me libérer. Les mouvements de ses doigts ne faisaient qu’augmenter mon excitation et cela ne lui échappait pas. Je lisait dans son regard la fierté d’avoir relevé le défi qui lui avait été lancé, avec maestria, le plaisir de me voir ainsi excitée et le désir qui s’emparait de lui.

L’amant continua d’explorer ma chatte qu’il connaissait pourtant si bien déjà. Habilement, il appuya sur mon point G. Doucement, une première fois, pour déclencher un orgasme. Alors que j’allais jouir, il s’arrêta, me regardant avec un léger sourire. Puis, sentant que j’étais en demande, il recommença, titillant cette toute petite zone qui pourtant déclenche des orgasmes surpuissants. Alors que j’étais au bord de l’éjaculation, il s’arrêta de nouveau. Le supplice était terrible : j’avais une telle envie de lui, de m’abandonner à un orgasme retenu depuis déjà trop longtemps.

De nouveau, il appuya juste au bon endroit, mais cette fois-ci sans s’arrêter. Un orgasme fulgurant traversa tout mon corps et je jaillis sur le lit, inondant les draps, allant jusqu’à traverser la couette pour atteindre le matelas. Je jouissais en continu, incapable de me contrôler, tandis que l’amant semblait prendre un certain plaisir à me manipuler à sa guise, maître incontesté de mon corps, de mon désir, de mon plaisir.

Une fois qu’il considéra que je m’étais suffisamment répandue sur les draps, il me détacha avec une douceur infinie. Puis il me regarda dans les yeux et, lentement, s’introduit profondément en moi. Son sexe entra dans le mien sans hésitation, envahissant cet espace qui n’attendait que lui. Je sentais mon sexe continuer de couler, facilitant ses mouvements de va et vient en moi. Je jouis de nouveau, mais sans crier, sans cette force implacable, une jouissance hors du temps… Peu de temps après, il me rejoint et jouit en moi, mêlant son jus au mien. Je me retrouvais sans force, allongée contre lui, épanouie et heureuse d’avoir assouvi un fantasme majeur…

août 24, 2015 | Posted by in Chuchotements... | 0 comments

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