J’avoue : ce titre n’est pas de moi mais bien d’un petit livre que j’ai acquis il y a de ça plusieurs années déjà. Rendons à César…
Plutôt que de vous conter les entrevues suivantes, toutes plus ou moins calquées sur le même modèle mêlant sexe torride et sensualité débordante, je tenais à vous décrire les messages qui entretenaient le désir durant nos périodes d’éloignement. Des messages qui se multipliaient, jouant sur les mots, éveillant nos sens, exacerbant notre désir… Des messages destinés à nous lier dans la distance, à entretenir cette atmosphère si particulière. Des mots doux, d’abord, qui se sont rapidement transformés en perches érotiques avant de devenir de véritables incitations à la débauche.
Ces échanges se sont poursuivis jusqu’à ce jour, progressant au fur et à mesure. De messages coquins, nous en sommes arrivés à des provocations dignes d’un porno. Rapidement, je me suis surprise à mélanger petits cœurs et langage cru, propositions indécentes et mots tendres. Une relation épistolaire qui devait vite devenir une drogue.
Mais je vous vois venir… Les paroles ne suffisent pas. Vous en voulez plus… Vous aimeriez presque voir ces messages… Vous en imprégner. Vous en inspirer peut-être… Il faut dire que je vous ai mis l’eau à la bouche… C’était le but : vous faire sortir de votre torpeur et délier votre imagination. Si je vous donnais tout sans retenue, vous y perdriez : tout l’intérêt de ce récit réside dans les images qu’il vous donnera…
Revenons à nos histoires…
Ma demande la plus fréquente est, je pense, « fais-moi pleuvoir ». Oui, je pleus, j’inonde, je coule… Comme je vous l’ai dit, cet amant m’a libérée en révélant ma nature profonde : la jouissance d’une fontaine, solution secrète à la sécheresse. J’aime aussi assez demander à me faire culbuter ; c’est un bien joli mot, « culbuter », cela implique un mouvement, un rythme, une notion de bagatelle…
Mes messages trahissent mon esprit : j’aime le sexe, j’adore le sexe. D’aucuns me penseraient nymphomane, mais la réalité est toute autre : les nymphomanes ne prennent pas de plaisir. Moi, j’en prends, et pas qu’un peu. Je jouis avec force et j’aime ça. Mais plus que tout, j’aime partager ce moment avec un complice qui aime ça autant que moi et soit capable de jouer avec les mêmes règles.
Très vite, nos messages se sont fait relais de nos envies, liant nos fantasmes pour mieux les réaliser ensuite. Même côte à côte durant une conférence ou au restaurant, nos échanges sont faits de « je te baise » ou « j’aimerais que ta main s’insinue dans ma chatte ». Drôle de sensation de passer du romantisme à la passion crue. Ainsi suis-je devenue une salope. Une salope de haut vol, « sa » salope. Celle qui poursuivra ses récits pour mieux vous raconter ce qui a suivi et les pratiques qu’elle a découvertes et expérimentées.